Légalité de demander un garant pour une location : tout savoir sur la procédure

9 juillet 2025

Exiger un garant lors de la signature d’un bail d’habitation reste parfaitement légal en France, même lorsque le locataire dispose de revenus jugés suffisants. Pourtant, la loi interdit au propriétaire de demander un garant si le logement est loué par l’intermédiaire d’un organisme de gestion locative sociale, sauf exception.

L’engagement du garant repose sur des modalités strictement encadrées, notamment en ce qui concerne la durée de la caution, la forme du document et les informations à fournir. Certaines garanties alternatives, telles que la garantie Visale, modifient les obligations des parties et peuvent remplacer la caution traditionnelle.

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Le garant en location : un acteur clé pour sécuriser le bail

Imposer la présence d’un garant lors de la location, ce n’est pas un caprice de propriétaire, mais une règle du jeu claire. Le garant, ce tiers qui accepte de couvrir les arrières du locataire, incarne l’assurance que le bailleur ne se retrouvera pas démuni en cas d’impayés. Sur les marchés où la demande explose et la méfiance règne, demander une caution devient la norme. Rien de personnel, juste une question de sécurité.

Dans la pratique, deux grandes familles de cautionnement se distinguent. La plus répandue, la caution solidaire, permet au bailleur d’exiger directement le paiement au garant si le locataire ne paie plus, sans détour ni procédure préalable. Un fonctionnement qui privilégie l’efficacité et rassure ceux qui comptent sur leur revenu locatif pour équilibrer leur budget.

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Mais cette exigence n’a rien d’anarchique. La loi du 6 juillet 1989 fixe des garde-fous : le propriétaire ne peut réclamer qu’un seul garant, sauf cas spécifiques, notamment pour les étudiants ou les profils jugés fragiles. Les pièces justificatives exigibles sont strictement listées, histoire de couper court aux abus et discriminations. On ne demande pas la lune, seulement les documents nécessaires à l’évaluation d’une vraie capacité à assumer le rôle de garant.

La caution en location tient donc lieu de parapluie juridique et financier. Elle conditionne souvent l’accès à un logement, mais protège aussi toutes les parties lorsque la procédure suit les règles du jeu. Pour beaucoup de locataires, trouver un garant reste un défi, mais une fois le dossier ficelé dans les règles, chacun avance avec une forme de sérénité.

Qui peut devenir garant et sous quelles conditions ?

Le garant n’a pas de visage unique. Il peut s’agir d’un parent, d’un ami de longue date ou simplement d’une personne solvable prête à s’engager, pourvu qu’elle soit majeure, réside en France et présente des ressources jugées suffisantes. Souvent, le seuil implicite tourne autour de trois fois le loyer charges comprises. Cette barrière rassure le bailleur, surtout si aucune assurance loyers impayés ne vient compléter le dispositif.

Mais les proches ne sont pas la seule option. Certaines structures morales, entreprises, associations ou organismes spécialisés, peuvent aussi endosser ce rôle. Action Logement propose la garantie Visale, une alternative précieuse pour les étudiants, jeunes actifs ou salariés en situation précaire : un tiers institutionnel se porte garant à la place de la famille ou des amis, sans frais pour l’intéressé.

Voici un aperçu des différentes options pour constituer un dossier solide :

  • Personne physique : parent, ami, ou toute connaissance, à condition d’être solvable
  • Personne morale : société, association, ou organisme dédié
  • Garantie Visale : prise en charge gratuite pour certains profils, via Action Logement

Conditions à respecter

Le nom et l’engagement du garant doivent figurer noir sur blanc dans le bail. Un seul garant suffit généralement, sauf pour les étudiants ou apprentis, où deux peuvent être tolérés. Pour la garantie Visale, des conditions précises s’imposent : âge, statut professionnel, plafond de loyer. La procédure vise à préserver l’équité de traitement, en interdisant toute sélection arbitraire.

Documents, responsabilités et implications juridiques : ce que chacun doit savoir

L’acte de cautionnement, pièce maîtresse du dispositif, formalise l’engagement du garant. Il doit être rédigé sans ambiguïté, comporter toutes les mentions requises par la loi du 6 juillet 1989 : identité complète, nature de la garantie, montant du loyer, durée de la caution, et bien sûr, la signature du garant, manuscrite. Rien ne doit être laissé dans l’ombre, sous peine de nullité.

Le garant doit mesurer la portée de sa signature. Prendre cet engagement équivaut à accepter de régler les loyers, les charges, voire les réparations, si le locataire fait défaut. Avec la caution solidaire, le bailleur peut solliciter immédiatement le garant, sans passer par la case locataire. La caution simple, elle, protège un peu plus le garant, imposant d’abord une action contre le locataire avant de lui réclamer quoi que ce soit.

La loi Boutin encadre le cumul entre assurance loyers impayés et caution : le propriétaire doit choisir son camp. Quant au code civil, il veille à limiter les abus, notamment lors des renouvellements de bail ou de modifications des conditions initiales. Le garant n’est pas un pigeon, et le législateur entend bien lui garantir un minimum de protection.

Pour constituer le dossier, plusieurs documents devront être transmis au bailleur :

  • Acte de cautionnement : mentions légales, durée précisée, montant défini
  • Caution simple ou solidaire : des conséquences bien distinctes pour le garant
  • Cadre légal : respect de la loi du 6 juillet 1989, de la loi Boutin et des articles du code civil

Le bailleur exigera également copies de la pièce d’identité, justificatifs de domicile, attestations de revenus et avis d’imposition. Autant d’éléments qui lui permettront de jauger la solidité financière du garant, avant de s’engager sur le bail.

garant location

Quelles solutions si l’on ne dispose pas de garant ?

Face à la difficulté de dénicher un garant, il existe des options pour ne pas rester sur le carreau, même en l’absence de soutien familial ou amical. Le marché locatif a vu fleurir ces dernières années plusieurs alternatives pour rassurer propriétaires et locataires.

La première porte de sortie, souvent plébiscitée par les jeunes et les actifs précaires, reste la garantie Visale. Ce dispositif gratuit, orchestré par Action Logement, concerne principalement les moins de 30 ans, les étudiants, alternants ou salariés en situation fragile. L’organisme se porte garant, couvre jusqu’à 36 mois de loyers impayés et facilite toutes les démarches en ligne, à condition de remplir les critères d’éligibilité.

Autre solution, l’assurance loyers impayés (GLI), souscrite par le bailleur. Cette assurance protège le propriétaire contre les défauts de paiement, prend en charge les frais juridiques, et parfois même la remise en état du logement. Mais elle n’est pas accessible à tous : le locataire doit présenter un dossier solide, souvent avec un niveau de revenus élevé.

La caution bancaire, quant à elle, consiste à bloquer sur un compte une somme équivalente à plusieurs mois de loyer. Un mécanisme qui rassure le bailleur, mais suppose une épargne préalable, ce qui limite son accessibilité à beaucoup de candidats.

D’autres acteurs privés, comme Cautioneo ou Garantme, proposent de se porter garant moyennant une cotisation. Le principe : l’organisme analyse la situation du locataire, puis fournit un engagement sur mesure au bailleur. Cette formule séduit par sa rapidité, mais représente un coût à intégrer dans le budget logement.

Voici les principales alternatives à la caution traditionnelle, pour ceux qui n’ont pas de garant :

  • Garantie Visale : public ciblé, accès gratuit, démarche 100 % en ligne
  • Assurance loyers impayés : initiative du bailleur, critères de sélection exigeants
  • Caution bancaire : solution basée sur l’épargne, peu répandue
  • Garants privés : rapidité, mais coût à prévoir

À l’heure où accéder à la location ressemble parfois à un parcours d’obstacles, maîtriser ces solutions, c’est garder toutes les cartes en main pour décrocher, et sécuriser, un toit.

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